[JM B] nouvelles des tic 13 mai 2008

SOMMAIRE
 
Vidéo-surveillance
Les pièges de l'identité numérique
Mieux surveiller, dans le but, bien sûr, de rendre service !
Sécurité : des citoyens de plus en plus fichés
Données personnelles : les informations données par les utilisateurs des réseaux sociaux peuvent être détournées
Dématérialisation de la presse
Journée d'étude du CREIS le 23 mai
Fracture numérique mondiale
JM Bérard,  13 mai 2008
 
SOMMAIRE
 
Vidéo-surveillance
Les pièges de l'identité numérique
Mieux surveiller, dans le but, bien sûr, de rendre service !
Sécurité : des citoyens de plus en plus fichés
Données personnelles : les informations données par les utilisateurs des réseaux sociaux peuvent être détournées
Dématérialisation de la presse
Journée d'étude du CREIS le 23 mai
Fracture numérique mondiale
 
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Vidéo surveillance
 
La Grande Bretagne en général et Londres en particulier sont parmi les zones les plus équipées en caméras de vidéo surveillance. Or ce matin 7 mai 2008 sur France inter et France info,  le responsable de la vidéo surveillance à Scotland Yard déclarait que ce système n'est pas efficace. Il en déduisait évidemment qu'il fallait y consacrer plus de moyens. (Davantage de personnes pour visionner les bandes, etc.).
 
Les pièges de l'identité numérique
 
Extrait du site rue 89
 
Comment je me suis fait cloner sur Facebook

Depuis ce matin je vis un enfer à cause de Facebook, ce réseau qu'on dit si sécurisé et fliqué. Vers 10 heures, je me connecte à Internet, et plusieurs amis m'envoient des messages du même type:

"Fred tu as créé un nouveau profil sur FB ou c'est un usurpateur ?".

Je vérifie aussitôt, et effectivement un personnage particulièrement malveillant a pris mon identité. J'ai le compte "Frederic Vignale" (sans accents aigus), et lui a créé "Frédéric Vignale" (avec les accents)...

Sur le coup, j'ai trouvé ça pénible, mais je n'avais pas encore mesuré la portée de cet acte. J'ai finalement compris que le but de mon usurpateur était de me piquer mes 935 amis de mon compte officiel, récupérer mon réseau et balancer des ignominies  sur moi "RMISTE, mégalomane, fainéant, escrocs..".

C'est devenu carrément effrayant lorsque une de mes amies, la journaliste Sophie Girardeau, m'a envoyé des copies de message envoyés par mon faux clone... qui lui disait de retirer mon vrai compte de la liste de ses amis Facebook.

"C'est toi ou pas? Raconte-moi une anecdote pour que je sache"

J'ai paniqué, appelé mes amis avocats, cherché en vain à contacter des responsables de Facebook pour me plaindre.

J'ai envoyé un mail à mes amis :

"Cher(e)s ami(e)s

Attention, une personne particulièrement malveillante et sans doute malade mentalement a usurpé mon identité sur Facebook en créant un profil "frédéric Vignale" [...] Je vous demande comme un service de bloquer cette personne pour l'empêcher de nuire en mon nom...

Vignale, le vrai."

Depuis ce matin et après ce post, je dois justifier de ma propre identité auprès de mes amis qui me disent: "C'est toi ou pas? Raconte-moi une anecdote pour que je sache si j'ai vraiment affaire à toi".

Je crois savoir qu'une telle mésaventure est arrivée à Magloire, l'animateur de M6. Combien d'autres victimes que nous? Que compte faire Facebook pour protéger nos identités?

Ces intrusions dans nos identités virtuelles peuvent avoir de graves conséquences, de grands préjudices. Comment prouver que ce clone qui peut harceler ou draguer à ma place n'est pas moi?

A l'heure où j'écris ces lignes rien n'est résolu dans mon affaire. je vais devoir porter plainte pour usurpation d'identité. Combien va me coûter cette histoire en temps et en argent?

 

Mieux surveiller, dans le but, bien sûr, de rendre service !

Aux USA, dans le but totalement désintéressé de soutenir la consommation, les banques prêtent aux pauvres pour acheter une voiture. Pour s'assurer que ces personnes, évidemment incapables de gérer leur budget (!), rembourseront les traites, on équipe les voitures de boitiers GPS. Quatre jours avant l'échéance le boitier émet des signaux d'alarme. Le jour de l'échéance, si le paiement n'a pas eu lieu, le boitier bloque la voiture. Comme il y a un signal GPS, la banque peut facilement venir la récupérer. C'est dans l'intérêt des consommateurs, car comme les remboursements sont meilleurs, les banques peuvent évidemment baisser les taux d'intérêt. (Ah bon ?).
Source France-Info.
Je vous assure je n'invente rien, ce n'est pas la peine.
Au lieu de subir la crise des subprimes, on aurait pu équiper les maisons vendues aux pauvres d'un système analogue : quatre jours avant l'échéance, le boitier émet des bruits divers rendant la maison inconfortable. Le jour de l'échéance, les portes se bloquent pour empêcher d'entrer. Il faut tout de même pourvoir sortir pour aller à la banque déposer son chèque. Le gros avantage est qu'il n'y a pas besoin de GPS, car on sait où est la maison pour la saisir.
Plus sérieusement, le journaliste qui présente la nouvelle pense que ce système pourrait être étendu à d'autres objets de consommation : télé, frigo.  Echéance non payée, frigo réchauffé, légumes et yaourts pourris. Il n'y a pas de viande, on n'a pas les moyens.

 

 

Sécurité : des citoyens de plus en plus fichés

 

Synthèse et extraits d'un article du journal "Le Monde" du 6 mai 2008, signé Isabelle Mandraud.

 

L'article recense les principaux fichiers de sécurité existant en France : Judex et Stic (fichiers de la gendarmerie et fichier de la police, prochainement fusionnés), 7 millions de personnes fichées. Fichiers des RG et de la DST, prochainement fusionnés, 2 600 000 personnes fichées, fichier des empreintes génétiques (étendu à tous les types de délit depuis la loi de 2003, alors qu'il était initialement prévu pour les délits sexuels), 177 000 empreintes de condamnés, 420 000 empreintes de mis en cause non condamnés, etc.

L'article montre les succès que ces fichiers ont permis d'obtenir pour retrouver un coupable ou innocenter un innocent.

L'article pointe aussi certains problèmes ; ainsi le fichier STIC tenu par la police rassemble à la fois les personnes soupçonnées, les victimes et les témoins. Faute de moyens les personnes mises en cause et acquittées ne sont pas toujours rayées du fichier et peuvent se voir refuser certains emplois. Les informations sont conservées pendant des durées très longues, pouvant atteindre 40 ans. Alain Bauer et Christophe Soulez sont auteurs d'un rapport paru en 2007 à la  Documentation française (Fichiers de police et de gendarmerie : comment améliorer leur gestion); Ils plaident pour une "plus grande transparence"

 

Dans un encadré figure un entretien avec Alex Türk,président de la Commission nationale de l'informatique et des libertés,

et sénateur UMP du Nord. (eh oui, UMP, pas un gauchiste fanatique...)

Extraits des propos de Alex Türk :

Le développement des fichiers de la police est un phénomène mondial. Ce développement n'a pas encore atteint sa vitesse de croisière. Mais quand cela sera le cas, que se passera-t-il ? Que savons nous de l'impact que ces fichiers auront sur notre société ? [...] S'ils arrivent à maturité et sont connectés nous serons tous fichés en tant que citoyens. Si l'on ajoute à cela la biométrie, la vidéo surveillance, la géolocalisation, les moteurs de recherche sur internet, les développements des nanotechnologies, on peut se poser la question de la nature, demain, de notre société. Cela peut en changer férocement le sens.  [...] Chaque fichier pris séparément est légitime, mais le jour où ils seront connectés entre eux, on se posera la question. Si l'on plonge une grenouille dans l'eau bouillante, elle tente d'en sortir le plus rapidement possible, mais si on la plonge dans l'eau froide et que l'on chauffe, elle n'a aucune réaction. Je me demande parfois si nous ne sommes pas dans cette situation. Fin de la synthèse et des extraits

 

Données personnelles : les informations données par les utilisateurs des réseaux sociaux peuvent être détournées
 
Synthèse d'un article du journal Le Monde du 8 mai 2008 signé Eric Nunès
 
La confidentialité des données n'existe pas sur les réseaux sociaux. C'est même la raison d'être de LinkedIn, Copainsdavant, Myspace, Facebook. De nombreuses données sont réclamées aux nouveaux inscrits, avec l'intention déclarée de les exploiter. [...]
Début mai des journalistes de la BBC ont, sans connaissances informatiques pointues, réalisé une application capable de soutirer de nombreux détails sur les utilisateurs de Facebook. [...]
Sur Facebook les utilisateurs dévoilent des éléments que la plupart des gens refuseraient de donner à un inconnu dans la rue. Ces données peuvent permettre la réalisation de programmes malveillants personnalisés, de deviner des mots de passe ou même d'usurper une identité.
Les cyber criminels se sont adaptés très rapidement à ces techniques. Le détournement de l'identité d'un individu, la récupération d'éléments à caractère personnel leur servent  à se faire passer pour un autre afin de commettre des délits.
Sur Facebook les conditions générales d'utilisation précisent que "les utilisateurs postent du contenu à leurs propres risques".
Peut-on alors considérer qu'un homme averti...
 
Dématérialisation de la presse
 
Extrait du numéro 524, 1er mai 2008, de la revue papier Micro Hebdo
 
Le livre électronique que l'on attendait depuis longtemps semble prêt à se répandre. Signe de cette évolution, le numéro 1 français des télécom teste actuellement une formule kiosque, le Read and Go, (c'est plus prudent : on lit d'abord, on marche après) qui permettra à ses abonnés de bénéficier de la version électronique de grands journaux comme Le parisien, Les échos, l'Equipe, Télérama ou Le Monde. [...] La dématérialisation de la presse se poursuit à grands pas comme celle de la musique ou de la vidéo.
Les difficultés actuelles de certains journaux, la place de la presse "gratuite" évoquent plutôt une désintégration qu'une dématérialisation... Cela dit, il y a longtemps que l'on annonce la dématérialisation du livre et de la presse. Un nouveau départ ?
 
Journée d'étude du CREIS
 
Identité numérique et libertés individuelles à l’heure des réseaux sociaux et du Web 2.0
Journée d’étude du CREIS du 23 mai 2008 à Paris
organisée par le CREIS (Centre de coordination pour la Recherche et l'Enseignement en Informatique et Société)
 http://www.creis.sgdg.org
LIEU : Campus de Jussieu Paris 5°
Institut Jacques-Monod, tour 42, RdC
Plan d'accès : http://www.upmc.fr/FR/info/Venir_UPMC/05
INSCRIPTION : Accès gratuit, mais inscription obligatoire
par courriel : creis-je2008@creis.sgdg.org


 10 h – 11 h
« Les réseaux sociaux et le Web 2.0 : opportunités et menaces pour les internautes »
David Fayon, responsable Processus et déploiement des référentiels SI à La Poste, auteur de « Clés pour Internet » et « Web 2.0 et au-delà » (à paraître)
 11 h – 12 h
  «  De la protection de la vie privée à la gestion active de l’identité : comment arbitrer entre maîtrise, commodité et valorisation de soi ? »
Charles Nepote, directeur du programme « Identités actives » de la FING (Fondation Internet Nouvelle Génération)
  http://www.identitesactives.net/ 
 13 h 45 – 14 h 30
« Les réseaux sociaux menacent-ils les libertés individuelles ? Impact du buzz marketing et zoom sur les réseaux sociaux (Facebook, MySpace…) »
Alban Martin, responsable du buzz marketing chez Orange, spécialiste des réseaux sociaux.
 14 h 30 – 15 h 15
« Réseaux sociaux, quels risques pour la vie privée et les droits des personnes»
Vincent Dufief, avocat au barreau de Paris
15 h 30 – 16 h 15
« Quelle identité numérique à l’heure du Web 2.0 ? : définitions, perceptions et comportements »
Christine Balagué, maître de conférence à l’Université des sciences et technologie de Lille 1, professeur vacataire à HEC, vice-présidente de Renaissance Numérique
Caroline Miltgen, maître de conférence en sciences de gestion, université d'Angers
 
Fracture numérique mondiale
 
Extrait du site Rue 89
 

La France solidaire pour réduire la fracture numérique mondiale

80% des internautes ne représentent que 19% de la population mondiale et les pays africains ne recensent, de leur côté, que 2% des utilisateurs du Web. Réduire la "fracture numérique" est l'objectif de l'Agence mondiale de solidarité numérique. Une conférence aura lieu à Lyon en novembre pour promouvoir de nouveaux accès au développement et trouver des financements.

Le dernier rapport de la Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement montre le lien inextricable entre l'amélioration des conditions de vie et l'accès aux technologies de l'information et de la communication. "Un point de télédensité revient à un point de PIB", explique Jean Pouly, le directeur de l'Agence mondiale de solidarité numérique basée à Lyon. Cette télédensité est calculée selon le nombre de téléphones et d'ordinateurs au kilomètre carré.

Plusieurs projets ont ainsi été mis en place. Parmi eux, "l'afrikeduc" propose d'équiper des écoles d'Afrique francophone en "tableaux blancs interactifs": un écran d'ordinateur projeté au mur et qui répond à la baguette du professeur. Un mode éducatif associé à la mise à disposition de ressources pédagogiques numériques.

La "télémédecine" est également à l'ordre du jour. Un médecin d'Europe pourra échanger avec un praticien africain afin de renforcer ses compétences ou de l'aider dans son diagnostic. Pour l'instant, 1000 unités de télémédecine sont ainsi prévues.

Enfin, une politique de gestion des "e-déchets", vieux ordinateurs recyclés sans aucune précaution sanitaire, pourrait créer des emplois dans le domaine du recyclage. Des programmes ambitieux qui ne jouissent pas encore de la visibilité publique et médiatique escomptée.

Depuis peu, Alain Madelin est le président du Fonds de solidarité numérique, installé à Genève. Il se charge de trouver les fonds nécessaires à ces entreprises de développement. 
 

Le fonds et l'Agence mondiale de solidarité numérique ont été créés en 2005 à la suite des sommets mondiaux sur la société de l'information de Genève et Tunis. La Conférence qui se tiendra à Lyon en novembre a été proposée à l'instigation du président sénégalais Abdoulaye Wade et à l'invitation de Nicolas Sarkozy. Mot d'ordre: trouver toujours plus de partenaires.

La présence fugitive du ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, rappelle que la France, membre fondateur du Fonds de solidarité numérique, tient un rôle dans cette politique de désenclavement. La création de soixante centres d'accès public à Internet dans les zones rurales africaines en est partie prenante. Mais ce n'est là encore qu'un petit pas à l'échelle de la fracture à réduire.