[JM B] Informatique et société - 17 mai 2008
Par Jean-Michel Bérard le samedi, mai 17 2008, 14:37 - Lien permanent
Sommaire du numéro
Diffusion des données personnelles sur internet : où est le problème ?
Larousse lance une encyclopédie collaborative pour contrer Wikipedia
Loi anti-piratage
La CNIL en 2007 : toujours plus
Machines à voter
Journée d'étude du CREIS, 23 mai 2008
Lettre d'information JM Bérard Informatique et société, périodicité aléatoire. 17 mai 2008
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La sélection et les commentaires n'engagent que moi.
Alors qu'il y a quelques années les questions posées par l'usage de l'informatique dans la société (fichage, identité numérique, surveillance, etc.) étaient absentes de la presse, elles sont maintenant fréquentes. (Trois articles différents dans le journal Libération du 13 mai, par exemple). Prise de conscience, certes, mais mobilisation encore faible globalement. "Je ne crains pas d'être fiché, je n'ai rien à me reprocher. Qui plus est, il est bien normal que l'on fiche mon voisin, qui lui est source d'insécurité..."
Sommaire du numéro
Diffusion des données personnelles sur internet : où est le problème ?
Larousse lance une encyclopédie collaborative pour contrer Wikipedia
Loi anti-piratage
La CNIL en 2007 : toujours plus
Machines à voter
Journée d'étude du CREIS, 23 mai 2008
http://www.cnil.fr/index.php?id=2429&news[uid]=551&cHash=65579c71ce Nombreux sont les adolescents qui ne voient aucun problème à exposer leur vie privée sur Internet sur les blogs, les réseaux sociaux, les forums de discussion ou les sites communautaires. Les jeunes doivent pourtant prendre conscience que cet espace de liberté n’est pas un espace de non droit et qu’Internet peut aussi porter atteinte à la vie privée. Le sujet méritant débat, la CNIL propose, en partenariat avec Internet Sans Crainte, à l’occasion de la fête de l’Internet du 11 au 18 mai, un petit documenthttp://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/actualite/donnees_personnelles_sur_Internet_ou_est_le_probleme.pdf avec quelques pistes pour lancer la discussion auprès des 12-17 ans. À l’occasion de la Fête de l’Internet, 430 Espaces Publics Numériques de 250 communes se mobilisent pour sensibiliser les jeunes et leurs parents aux bons usages de l’Internet avec Internet Sans Crainte. L’opération est relayée au sein des écoles et collèges par le Ministère de l’Education Nationale.
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Extrait du site Rue 89 le 13 mai 2008
A défaut de prendre son train à l'heure, mieux vaut parfois tenter d'y monter en marche. En lançant, le 13 mai, son "encyclopédie contributive", accessible gratuitement sur Internet, Larousse entend combler son retard pris sur la toile et concurrencer Wikipedia. Mission impossible?
Sept ans d'existence, 7,9 millions de visiteurs uniques en France en juin 2007, 655 693 articles publiés dans la langue de Molière (au 11 mai 2008)... Trois chiffres emblématiques de l'importance du concurrent numéro un des encyclopédies traditionnelles : Wikipedia.
De quoi mettre le monde de l'édition en émoi. L'encyclopédie de papa, en plusieurs volumes et éditée sur papier, fait figure de pièce de musée. "Larousse n'en vend plus depuis plusieurs années", confie t-on chez la célèbre maison d' édition. Si Wikipedia n'est pas seule en cause, les recherches documentaires, de la biographie de Louis XIV à celle de Bart Simpson (si,si), passent désormais, gratuitement, par le web.
Larousse refuse de rester sur la touche. Ce mardi, la maison d' édition a lancé son encyclopédie "contributive", en mettant 150 000 articles à la disposition des internautes. L'encyclopédie en ligne à la sauce Larousse reprendra deux des ingrédients clés de la recette Wikipedia: la gratuité et l'interactivité.
Se distinguer de Wikipedia, en verrouillant l'accès aux articles
Mais tandis que Wikipedia s'apprête à lancer une version papier, que Google développe sa propre encyclopédie collaborative, en proposant de rémunérer les contributions des internautes (voir un exemple d'article), et que Citizendium, lancé le 20 octobre 2007, encadre les contributions des internautes par des experts, ce projet est-il viable?
Pas de panique chez l'éditeur au pissenlit, où l'on met en avant l'originalité de Larousse.fr:
"Il s'agit de la seule encyclopédie en ligne à mettre à disposition des internautes à la fois des contenus d'un éditeur de référence et ceux d'une communauté de contributeurs."
Un expert par article, donc. Et, contrairement à Wikipedia, impossibilité pour les internautes d'en modifier les écrits. Un gage de sérieux éditorial, pour faire face à la concurrence de la célèbre encyclopédie en ligne, explique t-on chez Larousse. Dans la galaxie Larousse.fr, les contributions des internautes tourneront en orbite autour d'un texte de référence, non modifiable:
"Cela devrait rassurer un bon nombre d' experts, qui, aujourd'hui, sont réticents à publier leurs contenus sur Internet. Pour le lecteur, l'intérêt est d'avoir plusieurs approches et de lui permettre d'exercer son esprit critique."
"On verra la meilleure façon de rendre rentable cette aventure"
La maison d'édition a t-elle le choix? A l'heure ou un nombre croissant d'internautes a ses habitudes sur Wikipedia, se distinguer de son rival-mais néanmoins modèle-apparaît comme une condition "sine qua non" pour espérer lui voler la vedette.
Reste la question délicate du financement. Car si Wikipedia est une fondation, Larousse n'est pas un organisme de charité. Pour l'heure, la stratégie de la maison d'est plutôt floue. Au service marketing-multimédia, on explique:
"Rien ne s'est imposé pour le moment sur le web. Avec la montée en puissance du site, de son trafic, on verra la meilleure façon de rendre rentable cette aventure."
Remarque : au delà des préoccupations économiques, voici à nouveau posée la question de la construction coopérative ou collaborative de l'expression des connaissances. Wikipedia a déjà évolué. Sur certains articles on met en garde le lecteur : "cet article est insuffisamment documenté et ne cite aucune source". Citizendium reprend la formule Wikipedia, mais avec des comités d'experts validant les mises en ligne. Larousse, avec un modèle économique encore non précisé, tente la coexistence : encyclopédie classique validée non modifiable et apports collaboratifs. L'intertitre et le développement choisis par la rédaction de Rue 89 rendent mal compte de cette tentative originale. La rédactrice est sensible à l'aspect "verrouillage" mais pressent mal la coexistence de zones verrouillées avec les zones collaboratives.
Quant à la référence au train, choisie par la rédactrice en début d'article, rappelons que selon Pierre Dac il vaut mieux arriver en retard et manquer son train qu'arriver en avance et monter dans un autre.
La meilleure façon de se faire une idée précise sur l'état actuel du projet est de se reporter à
Loi anti-piratage
Source : Libération, 13 mai 2008, article signé Christophe Alix.
La loi anti-piratage est actuellement examinée au conseil d'état. L'initiative en revient essentiellement aux producteurs d'œuvres sur support numérique (musique en particulier). Il est de fait que, personnellement, je n'ai pas les idées claires à ce sujet. Si les auteurs créent, il faut bien qu'ils soient payés. (Mozart et Bach devaient, pour vivre, être à la solde des puissants de l'époque). Tout comme les journaux "gratuits", je crains bien que la gratuité (fondée sur la publicité) ne soit guère une garantie de la créativité.
Il demeure que la disposition la plus controversée du projet de loi consiste à couper la connexion des auteurs de piratage pendant un an au maximum, en les contraignant cependant à continuer de payer leur abonnement pendant le temps de la suspension. On créera à cet effet une haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur internet. Rien que du positif dans le nom de l'Hadopi, que ses adversaires qualifient pourtant de soviétique. (Evidemment, on ne l'a pas appelée autorité pour la surveillance et la répression du piratage, cela aurait fait moins soft... C'est la novlangue.)
Certains juristes, certains hommes politiques constatent que cette mesure est une atteinte à une nécessité sociale actuelle, (un droit fondamental) celle d'être connectée à internet.
Je reste très surpris. Aucune critique, dans cet article de Libération, ne porte sur un point qui pourtant me parait crucial : celui du secret des correspondances privées. Pour savoir que je pirate, il faudra bien d'une façon ou d'une autre regarder ce que je reçois ou transmets. Que dirait-on si la Poste et ses futurs concurrents privés étaient habilités à ouvrir mes enveloppes pour savoir si elles ne contiennent pas des DVD piratés ?
Honnêtement, je n'ai pas de solution à proposer, mais celle qui est retenue me semble bien dangereuse.
Dernière nouvelle : le système de filtrage mis à l'essai serait peu efficace, et Bruxelles a déclaré que la suspension de connexion est une sanction manifestement disproportionnée. Les éditeurs s'impatientent.
Quelques extraits de ce site :
2) Diffuser l’internet très haut débit dans les zones rurales
3) Former et accompagner les seniors dans l’usage des NTIC
4) Mieux intégrer la formation aux NTIC dans l'enseignement scolaire
5) Développer l'équipement et les usages dans les TPE/PME
6) Rendre le web accessible aux personnes handicapées
Les objectifs de l'association en 2008
49% des foyers français sont connectés à Internet en France alors que ce taux est près de 70 % en Allemagne ou en Angleterre !
4 fois moins de petites entreprises utilisent internet pour se faire connaître en France qu'en Allemagne ou au Royaume-Uni !
La fracture numérique est un fait, elle n'est pas une fatalité.
L’objectif de Renaissance Numérique est de réfléchir et de proposer des solutions concrètes pour que la France devienne un modèle de société numérique. Fin des extraits du site
Ce site s'inscrit dans l'action du nouveau secrétaire d'état à l'économie numérique. L'association va travailler en liaison avec le ministère de l'éducation nationale pour équiper les écoles, via les communes, d'ordinateurs récupérés.
La CNIL en 2007 : toujours plus !
L’année 2007 a encore une fois souligné une activité en pleine
croissance pour la CNIL qui s’est traduite par une augmentation sensible du
nombre de plaintes, de demandes de droit d’accès indirect, de contrôles, de
sanctions, de délibérations, etc.
Trente ans après sa création, la CNIL
réaffirme sa position, tant au niveau national qu’international, puisqu’ Alex
Türk vient d’être élu à la présidence du groupe des CNIL européennes (G29). Pour
célébrer ses trente ans, la CNIL organisera du 15 au 17 octobre 2008 avec la
Commission Allemande, également trentenaire, la 30ème conférence mondiale de la
protection des données et de la vie privée à Strasbourg au Conseil de l’Europe.
L’année 2008 s’annonce donc riche en événements et en actions.
28e rapport annuel édition 2008
http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/publications/CNIL-28erapport-2007.pdf
http://www.cnil.fr/fileadmin/documents/La_CNIL/actualite/CNIL-DP-conf28eRapport-2008.pdf
Journée d’étude du CREIS : « Identité numérique et
libertés individuelles à l’heure des réseaux sociaux et du Web 2.0 ». 23 mai
2008
Campus de Jussieu Paris 5° - Institut Jacques-Monod, tour 42,
RdC.
Organisée par le CREIS (Centre de coordination pour la Recherche et
l'Enseignement en Informatique et Société).
Plan d'accès : http://www.upmc.fr/FR/info/Venir_UPMC/05
Accès gratuit, mais inscription obligatoire par courriel :
creis-je2008@creis.sgdg.org
Programme :
-10 h – 11 h « Les réseaux sociaux et le Web 2.0 :
opportunités et menaces pour les internautes », David Fayon, responsable
Processus et déploiement des référentiels SI à La Poste, auteur de « Clés pour
Internet » et « Web 2.0 et au-delà » (à paraître)
-11 h – 12 h « De la
protection de la vie privée à la gestion active de l’identité : comment arbitrer
entre maîtrise, commodité et valorisation de soi ? », Charles Nepote, directeur
du programme « Identités actives » de la FING (Fondation Internet Nouvelle
Génération)
-13 h 45 – 14 h 30 « Les réseaux sociaux menacent-ils les
libertés individuelles ? Impact du buzz marketing et zoom sur les réseaux
sociaux (Facebook, MySpace…) », Alban Martin, responsable du buzz marketing chez
Orange, spécialiste des réseaux sociaux.
-14 h 30 – 15 h 15 « Réseaux
sociaux, quels risques pour la vie privée et les droits des personnes», Vincent
Dufief, avocat au barreau de Paris
-15 h 30 – 16 h 15 « Quelle identité
numérique à l’heure du Web 2.0 ? Définitions, perceptions et comportements »,
Christine Balagué, maître de conférence à l’Université des sciences et
technologie de Lille 1, professeur vacataire à HEC, vice-présidente de
Renaissance Numérique, et Caroline Miltgen, maître de conférence en sciences de
gestion, université
d'Angers.