[JM B] Informatique et société -24 mai 2008

Sommaire du numéro

La CNIL réitère son opposition au passeport biométrique

Rapport de la CNIL

Cycle de conférences à la cité des sciences

CNIL : La surveillance des personnes vulnérables : une vraie question de société

Identité numérique et libertés individuelles à l'heure des réseaux sociaux et du Web 2.0

Les texto(s ?) ne nuisent pas à l'orthographe

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Lettre  JM Bérard Informatique et société, rythme de parution  aléatoire

24 mai 2008

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Diffusion libre, réactions bienvenues. Désabonnement sur simple demande.

La sélection, la rédaction des synthèses et les commentaires n'engagent que moi.

"Je ne crains pas d'être fiché, je n'ai rien à me reprocher. Qui plus est, il est bien normal que l'on fiche mon voisin, qui, lui, est source d'insécurité..." Quand ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester.

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Sommaire du numéro

La CNIL réitère son opposition au passeport biométrique

Rapport de la CNIL

Cycle de conférences à la cité des sciences

CNIL : La surveillance des personnes vulnérables : une vraie question de société

Identité numérique et libertés individuelles à l'heure des réseaux sociaux et du Web 2.0

Les texto(s ?) ne nuisent pas à l'orthographe

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La CNIL réitère son opposition au passeport biométrique

Source : Le Monde, 18-19 mai 2008, article signé Stéphane Foucart, source la conférence de presse de la CNIL présentant son rapport d'activité 2007.

Synthèse de l'article : 

Un décret publié le 4 mai instaure la généralisation de passeports dont la principale nouveauté est de reposer sur un fichier central. Cette base de données contiendra les informations biométriques renfermées dans tous les nouveaux passeports, (huit empreintes digitales et image faciale numérisée) ainsi que, à terme, celles concernant les titulaires de la future carte nationale d'identité.

La CNIL rappelle qu'elle a rendu un avis défavorable. [...] Elle juge disproportionnée la création d'un tel fichier central.

(Cela m'amuse toujours de rappeler que la CNIL est présidée par un sénateur UMP. Cela dit, il y a aussi des élus UMP qui sont contre le lobby des OGM.)

Le ministère de l'intérieur estime que la portée du décret est faible, et que la base constituée ne sera pas "pleinement" (??) utilisée pour la comparaison automatique d'empreintes ou de visages.

Ah bon ? Gageons qu'un futur décret corrigera en catimini ce défaut de naissance, le temps que l'opinion publique oublie. Les prélèvements ADN, dans le projet initial, visaient  les auteurs de crimes sexuels. On ne va tout de même pas être complice des assassins d'enfants... Maintenant le prélèvement ADN, sans que l'opinion publique le sache bien, vise un très grand nombre de délits. Dans tous les feuilletons policiers américains, les bons policiers rentrent dans la machine une empreinte digitale ou une empreinte ADN, et aussitôt les policier trouvent ("match"...) le coupable, en accédant à un fichier apparemment illimité et constitué on ne sait comment... Une fois l'opinion publique préparée par la télé, il ne nous reste plus qu'à rendre notre police aussi performante que "Cold Squad" ou "FBI porté disparu".

Puis le ministère de l'intérieur nous rassure. La comparaison automatique nécessite l'intervention des députés, et fera partie du projet concernant la carte d'identité. (J'étais étonné qu'on y renonce aussi facilement...) Le projet sera soumis à la CNIL pour avis. (C'est la moindre des choses, c'est la loi... Mais rien n'oblige désormais à suivre l'avis de la CNIL.)

 

Rapport 2007 de la CNIL

La revue en ligne "Le café pédagogique" rend compte (de façon très succincte à mon avis) du rapport 2007 de la CNIL. Bon, j'ai tort de critiquer, j'aurais pu me mettre au travail et faire une synthèse...

La Commission nationale Informatique et Liberté a remis son rapport 2007. Parmi les recommandations, la CNIL accepte un développement des études sur la discrimination mais à condition que les données soient réservées à des centres sécurisés.

La CNIL demande la clarification du régime juridique applicable à la vidéosurveillance. "Les récentes annonces gouvernementales (triplement du nombre de caméras de surveillance en France, relance du plan 1 000 caméras à Paris, projet d’interconnexion des images des réseaux de vidéosurveillance de la RATP, de la SNCF, mais aussi de lieux de cultes, de certaines entreprises et grands magasins), ont renforcé la nécessité d’une réflexion sur les moyens accordés aux organismes de contrôle. À cet égard, l’attribution à la CNIL d’un pouvoir de contrôle unique sur les systèmes de vidéosurveillance, qu’ils soient installés dans des lieux publics ou dans des locaux privés serait une solution".

Enfin, la commission s'inquiète également du développement des flux transfrontaliers de données par exemple avec l'externalisation par les entreprises de la gestion du personnel.

Cycle de conférences à la cité des sciences

Vous pouvez écouter la conférence de Joël de Rosnay
L'Internet de 2030 : allié, Big Brother ? 14 mai 2008
"Du Web 1.0 au Web 3.0 quelles nouvelles applications se cachent sous ces appellations d'initiés ? La création de contenus numériques par les internautes bouleverse les rapports de force entre producteurs et consommateurs du numérique. La mise en réseau social de millions d'internautes va modifier les rapports de force institutionnels. Comment la mobilité de l'Internet ouvre-t-elle la voie à des nouveaux risques résultant de la traçabilité des usagers, du piratage, ou de l'invasion de la vie privée ? Comment se protéger et définir une nouvelle éthique de l'information."
http://www.cite-sciences.fr/francais/ala_cite/college/v2/html/2007_2008/conferences/conference_369.htm

En 2030, vivrons-nous en réseau ?
Cité des sciences et de l'industrie : Cycle de conférences
Du 14 mai au 11 juin 2008 le mercredi à 18h30 à l'auditorium
"Entre la science fiction, les illusions des gadgets technologiques et la réalité pratique de la vie quotidienne, comment vivrons nous réellement la société du numérique en 2030 ? Quel sera le nouveau rôle d'Internet, que deviendront la maison, l'automobile, les transports, la télévision, ou les voyages ? Quels avantages et quels dangers, quelles promesses et quels défis annoncent les nouvelles technologies de la communication, de la biologie ou du développement durable ?
Cette série de conférences propose de jeter un regard clair et lucide sur les enjeux du futur dans nos vies personnelles et professionnelles selon l'approche..."
- Mercredi 14 mai 2008 : L'Internet de 2030 : allié, Big Brother ?
- Mercredi 21 mai 2008 : Les artisans et bricoleurs du numérique
- Mercredi 28 mai 2008 : La civilisation du numérique : contrôle et responsabilisation
- Mercredi 11 juin 2008 : Nouvelles technologies, voyage et tourisme

 CNIL : La surveillance des personnes vulnérables : une vraie question de société

Tribune de Anne DEBET, commissaire

blanc http://www.cnil.fr/index.php?id=2431

"Bracelets électroniques pour les nouveau-nés et les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer, services de géolocalisation des enfants, capteurs de mouvement ou de température placés au domicile des personnes âgées, biométrie pour les travailleurs handicapés, les outils de surveillance électronique des personnes vulnérables (enfants, personnes âgées, personnes handicapées) se développent.
 
Le progrès technique, le contexte sécuritaire et les impératifs de gestion incitent au développement de tels dispositifs, dans le but, louable, d’assurer la sécurité des personnes vulnérables. Si envisagés au cas par cas, ces dispositifs peuvent se justifier (éviter les rapts d’enfants, permettre le maintien à domicile des personnes âgées, préserver la liberté d’aller et venir des personnes victimes de troubles du discernement …), on touche là pourtant à un changement dans les modes de vie qui nécessite un débat de société.

A défaut d’approche globale en effet, on risque de laisser se construire insidieusement, sans bruit et sans d’ailleurs que l’on puisse prêter aux intéressés de mauvaises intentions, une société de contrôle qui modifie les relations des individus entre eux et soulève des interrogations de fond au regard des principes de protection des données.

Une tendance se dessine, en effet, en faveur de la substitution de réponses techniques aux comportements humains de vigilance et le risque existe d’une déresponsabilisation des acteurs concernés (famille, personnels soignants, assistants sociaux…).

Il y a sans doute une distinction à opérer au sein des dispositifs de surveillance électronique des personnes fragiles, selon qu’ils concernent des enfants, qui font l’apprentissage de l’autonomie et des personnes en perte d’autonomie. Dans le second cas, en effet, c’est principalement la dignité des personnes qui est en cause, dans le premier, c’est plus radicalement la liberté inhérente à la construction et à l’épanouissement des individus.

Autant d’enjeux essentiels qui nécessitent une réflexion de fond que la CNIL, pour sa part, a décidé d’engager. Il n’est pas inutile à cet égard de rappeler l’article 1er de la loi « Informatique et Libertés » qui prévoit que l’informatique doit être au service de chaque citoyen, elle ne doit pas porter atteinte à l'identité humaine ! "

 

Identité numérique et libertés individuelles à l'heure des réseaux sociaux et du Web2.0

Le Creis (centre de coordination et d'étude pour la recherche et l'enseignement en informatique et société) a organisé le 23 mai 2008 une journée d'étude consacrée au thème cité dans le titre. De nombreux universitaires et professionnels du secteur considéré ont participé aux travaux, plusieurs associations étaient présentes.
La densité de la journée rend hasardeux l'exercice consistant à en dégager des axes. Peut-être, de façon lapidaire et sommaire, pourrait-on dire : le volume des données relatives à chacun de nous présent sur l'internet est très supérieur à ce que chacun imagine .Ces données constituent une "identité numérique", concept qu'il convient de réfléchir. Ces données sont publiques, conservées pendant une durée longue, et parfois non limitée. Elles peuvent être consultées, vendues, utilisées à des fins diverses, faire l'objet d'usages frauduleux. La réflexion sur ces thèmes n'en  est qu'à ses débuts. La vigilance de chacun est souvent faible à ce sujet. (Ce résumé n'engage que son rédacteur).
Les interventions seront mises en ligne sur le site du CREIS http://www.creis.sgdg.org/
Le titre des différentes intervention donne une idée générale  des questions traitées.
Les réseaux sociaux et le Web2.0 : opportunités et menaces pour les internautes.
De la protection de la vie privée à la gestion active de l'identité : comment arbitrer entre maîtrise, commodité et valorisation de soi ?
Les réseaux sociaux menacent-ils les libertés individuelles ? Impact du buzz marketing et zoom sur les réseaux sociaux (Facebook, Myspace).
Réseaux sociaux, quels risques pour la vie privée et les droits des personnes.
Quelle identité numérique à l'heure du Web 2.0 ? Définitions, perceptions et comportements.
 
 

 

Le langage Texto ne perturbe pas l'orthographe

Extrait de la revue en ligne "Le café pédagogique"

"Txt is gr8 4 language !" Pour le professeur David Crystal, interrogé par BBC News, le langage texto n'a pas d'effet négatif sur l'orthographe. Il relève que les bandes dessinées du passé contenaient également des mots codés et que toute lecture et écriture  sont bonnes à prendre. Article BBC News 

ttp://news.bbc.co.uk/2/hi/uk_news/wales/north_west/7410201.stm

La langue anglaise, dès avant les texto, était familière avec ces jeux de mots sur la prononciation des lettres et des chiffre, U2, ICQ, etc... Je ne sais si une étude comparable a été faite pour le français. L'opinion courante est que le texto ruine le français, mais qu'en sait-on ?