[JM B] Informatique et société N° 4 - 28 juin 2008
Par Jean-Michel Bérard le samedi, juin 28 2008, 14:21 - Lien permanent
Sommaire du numéro
Help France, pays des droits de l'homme
Suède, modèle de démocratie
Le gouvernement a peur de l'internet parce qu'il ne le maitrise pas
La loi informatique et libertés est-elle respectée dans les entreprises ?
L'amour, toujours
Base élèves premier degré
Rien n'est trop beau pour les enfants
jean-michel.berard chez orange.fr remplacer chez par @
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"Je ne crains pas d'être fiché, je n'ai rien à me reprocher et rien à cacher. Qui plus est, il est bien normal que l'on fiche mon voisin, qui, lui, est source d'insécurité." Dixit vox populi... Quand ils sont venus me chercher, il n'y avait plus personne pour protester.
J'ai beau, avec mon pessimisme bien connu, imaginer le pire, il se réalise beaucoup plus vite que je ne peux l'écrire. Du coup, j'ai une tendinite... Bon, je n'ai pas encore été fusillé devant le Père Lachaise.
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L'essentiel de cette lettre N° 4, et l'essentiel de mes préoccupations ces jours-ci sont tournés vers le projet de loi absolument ahurissant, gravissime, liberticide que prépare, dans une grande indifférence de l'opinion publique, la ministre de l'intérieur pour contrôler tout ce qui circule. L'alerte est donnée par un article en page 1 du Monde du 25 juin. J'attends impatiemment les réactions, pétitions, actions des associations et des mouvements démocratiques, et je m'associerai à toutes. Je sais, la formule a l'air dérisoire, grandiloquente, ridicule, mais vraiment je trouve que avec ce projet (qui au demeurant sera sûrement durci par les députés), la liberté est en danger. (Je veux dire : encore plus en danger...)
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Sommaire du numéro
Help France, pays des droits de l'homme
Suède, modèle de démocratie
Le gouvernement a peur de l'internet parce qu'il ne le maitrise pas
La loi informatique et libertés est-elle respectée dans les entreprises ?
L'amour, toujours
Base élèves premier degré
Rien n'est trop beau pour les enfants
Selon le site PCinpact, cette loi ne concernerait "que" les infractions commises en bande organisée : terrorisme, etc. Il est tout de même intéressant de voir que, dans les infractions commises en bande organisée figure la pédophilie (cela va de soi ! ), et aussi l'aide à l'entrée et au séjour irrégulier. J'ai un peu l'impression en lisant la liste de PCinpact qu'un "bon" procureur doit arriver à placer tout délit quel qu'il soit dans cette liste très large. Il y a d'ailleurs une grande nouveauté. Les fois précédentes le projet initial ne mentionnait que le terrorisme et la pédophilie, et s'élargissait subrepticement au fil des débats parlementaires. On doit penser maintenant que l'opinion publique a pris l'habitude, et que l'on peut dès le début abattre plus de cartes, cela permettra d'en rajouter plus.
Le gouvernement a peur de l'internet parce qu'il ne le maitrise pas
Sur le site de la Cnil, Tribune de Hubert Bouchet, commissaire à la CNIL, 23/06/2008
http://www.cnil.fr/index.php?id=2481
Les salariés suivis à la trace ?
Le recours à l’informatique en matière de gestion des ressources humaines – entendu au sens large – n’est plus à démontrer : biométrie, gestion informatisée des carrières et des recrutements, vidéosurveillance, géolocalisation, gestion automatisée des accès et du contrôle des présences, etc. Cette évolution impose sans conteste une vigilance accrue de la CNIL pour que ces instruments, et leur accumulation, n’aboutissent pas à une mise sous surveillance permanente des salariés ; surveillance contre-productive quand elle est excessive. C’est dans cet esprit que la CNIL a réalisé plus d’une cinquantaine de contrôles, parfois dans le cadre de l’instruction de plaintes qu’elle avait reçues. On doit constater que l’ensemble des obligations de la loi "informatique et libertés" est parfois mal appréhendé par les responsables de ressources humaines notamment en matière de durée de conservation des données ou d’information des salariés. Deux points ont particulièrement retenu l’attention de la Commission : les conditions de mise en œuvre des dispositifs d’alerte professionnelle et les flux de données vers des Etats n’appartenant pas à la Communauté européenne. Dans les deux cas, il apparaît que les règles relatives à la protection des données sont mal connues et conduisent à la mise en œuvre de traitements non conformes à la loi. Pourtant, l’informatisation accrue du monde dans lequel évolue les salariés impose une réelle prise en compte de l’ensemble des dispositions de la loi "informatique et libertés" par l’employeur afin de garantir le respect des droits des personnes concernées. Je ne parle couramment ni la langue de la diplomatie, ni le langage feutré du Sénat. (Alex Türk, président de la CNIL, est sénateur) et j'ai donc besoin d'un traducteur. Il me semble vaguement que la CNIL veut nous dire que quelque chose ne va pas... L'amour, toujours Quelques extraits d'un article de Libération du 23 juin 06, signé Chloé Andries La jalousie passe au très haut débit. J'ai bloqué le profil de mon amie sur Facebook, comme cela je ne vois plus les messages qu'elle reçoit et j'arrête de me faire des films. Il était parti en voyage avec sa boite et je me doutais de quelque chose. Mais sur son profil il n'ajoutait jamais aucune info. Sauf qu'un jour un de ses collègues, qui était mon "ami" sur facebook; a ajouté des photos de ces fameuses vacances... Le soir même il me crachait le morceau. Seigneur, protégez-moi de mes "amis", mes ennemis, je m'en charge. En deux clics, je peux savoir si mon ex est célibataire, avec qui il sort, analyser les photos de ses dernière vacances. Avouez que c'est bien plus pratique et bien moins risqué que de soutirer les indices aux copains des copains, l'air de rien. Il y aurait plus simple. Si vous êtes à ce point préoccupée par votre ex, vous feriez mieux de le reconquérir... Vous vous faites du mal, chère amie. D'autant plus que, à vous lire, on a tendance à penser qu'il a eu raison de ne pas rester avec vous. Base élèves premier degré Je ne sais si quelqu'un lit cette lettre, mais je suppose que s'il y a un lecteur pour ce paragraphe, il sera sans doute en désaccord avec moi. Je rappelle que je n'engage que moi. Depuis longtemps (plusieurs années) le ministère de l'éducation nationale préparait la mise en place d'un fichier national des élèves du premier degré. Cette préparation avait lieu avec une concertation réelle mais très limitée, et sans large information. Puis, petit à petit, les associations militantes (je crois que c'est la ligue de l'enseignement de Toulon qui a donné l'alerte) ont découvert ce projet, expérimenté dans certains départements. Elles ont découvert en même temps que cette base, telle qu'elle était conçue, comportait de nombreuses atteintes aux libertés individuelles et familiales. Une mobilisation s'est faite jour, elle a grandi, des pétitions (de contenu inégal) ont circulé et se sont multipliées, la méfiance, justifiée, à l'encontre de ce fichier s'est étendue. Le ministère de l'éducation nationale est cependant demeuré beaucoup trop autiste, continuant à élaborer en vase clos, sans informer largement ni tenter d'écouter ou de convaincre.. Puis d'autres fronts sont apparus : les programmes du primaire, les suppressions de postes, les heures du samedi matin. Dans l'analyse du rapport de force, le ministre a sans doute pensé qu'il ne pouvait tenir sur tous les fronts. Conclusion, à la surprise générale, la quasi-totalité des données sont supprimées de base élève. Personnellement (je dois être le seul dans mon cas) je trouve que la mobilisation citoyenne qui a eu lieu a été remarquable (malgré certains arguments que je ne partageais pas), mais je ne suis pas content de la décision du ministre. Ont été supprimées de base élève des données tout à fait nécessaires au pilotage du système éducatif. Si l'on avait pris la peine d'étudier la sécurisation de l'identifiant, ces données auraient pu remonter de façon strictement anonymisées, et être très utiles aux études statistiques et au pilotage. Avec ma paranoïa habituelle, je ne suis pas loin de penser que la droite, qui n'aime guère le système éducatif, se prive d'outils de pilotage pour pouvoir affirmer ensuite que le système ne peut pas être piloté, et qu'il faut décentraliser, déconcentrer, donner plus de pouvoirs scolaires aux maires, mettre les écoles en concurrence, donner le libre choix aux parents, pallier aux défaillances de l'école par l'accompagnement scolaire, etc. Je dois être trop jacobin, j'aimais bien l'éducation "nationale". Qui plus est ma réaction est totalement subjective. Rien n'est trop beau pour les enfants Selon Libération du 26/6/08 la société de jouets Fischer Price met en vente un vélo d'appartement pour enfants, relié à un écran vidéo. Lorsque l'enfant pédale, le contenu de la cassette (vendue séparément, on ne va tout de même pas la donner) se déroule à l'écran. Selon la société, le but n'est pas de prendre place sur le marché de la vidéo. C'est surtout destiné à lutter contre l'obésité des enfants. Ils oublient de dire que c'est aussi pour faire des économies d'énergie, cela aurait confirmé leurs évidentes bonnes intentions. Je suppose que Fischer Price a aussi pris des actions dans l'agro alimentaire. C'est une idée géniale : on peut vendre des barres de Mars, décerveler les enfants avec les cassettes, et lutter pour la bonne cause. Comme le dit l'auteur de l'article : "je me souviens vaguement d'une époque où l'on faisait du vélo dehors". C'était aussi l'époque où il n'y avait pas de barres de Mars, et où les parents lisaient des histoires à leurs enfants. Pas vendeur, coco.
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